Conférence de René GUERY, le dimanche 18 novembre 2012
Compte-rendu : Bénédicte MICHEL
Orchidées : 20 000 espèces, majoritairement tropicales, 120 en France, environ 45 en Haute Normandie, quelques espèces dans le cercle polaire (Sabot de Vénus)
Caractéristiques : - monocotylédones : symétrie d’ordre 3
- labelle : pétale supérieur qui devient inférieur car l’ovaire vrille sur lui-même, rôle dans l’attraction des insectes
- 3 sépales pétaloïdes
- rostellum : pièce qui empêche l’autofécondation en empêchant le contact entre les pollinies et le stigmate
Présentation par milieux:
1. Pelouses calcaires
= pelouses à Bromus seratus (brometome), évolution avec apparition de buissons puis de bosquets, éboulis crayeux
Exemple : Orival
Ces pelouses ont présenté leur maximum de richesse dans les années 60. Avant, le pâturage ovin et la destruction systématique des arbustes entrainait des pelouses clairsemées. Ensuite l’abandon du pâturage a entrainé un développement trop important des ligneux (fermeture du milieu).
► Anacamptis pyramidalis :Orchis pyramidal
Gaudreville la rivière, avril 2012
► Gymnadenia conopsea : Orchis moucheron
Eperon très long, violet ou blanc = hypochrome (on dit albinos quand il y a absence totale de pigments ce qui n’est pas le cas puisque les feuilles vertes prouvent la présence de chlorophylle).
► Gymnadenia odoratissima : Orchis très odorant
Odeur de vanille nette – coteaux chauds et secs (conopsea pousse sur coteaux plus humides)
► Orchis purpurea : Orchis pourpre
Pelouses crayeuses ou lisière de forêt.
Peut présenter des fleurs aberrantes : deux fleurs fusionnées (rôle des pesticides)
► Orchis militaris : Orchis militaire
Evoque un casque
Les orchis pourpres et militaires peuvent s’hybrider.
► Orchis simia : Orchis singe
Le labelle évoque un singe – rare en Haute Normandie, on le trouve vers Evreux, Villequier, estuaire de la Seine. Fleurit à partir du haut de l’inflorescence (autres orchis à partir du bas, permet de déterminer certains hybrides)
► Orchis ustulata : Orchis brûlé
Orival
► Himantoglossum hircinum : Orchis bouc
Lobe médian du labelle très développé et vrillé
► Coeloglossum viridae : Orchis grenouille
Très rare, pousse notamment dans la craie turonienne riche en argile et poreuse – fréquente dans les bas marais alpins
►Dactylorhiza fuchsii : Orchis de Fuchs
Pelouses crayeuses un peu fraiches, blanc ou rose
Il existe des hybrides entre les genres Dactylorhiza et Coeloglossum. Ces hybrides inter génériques sont nommé ainsi : « X. Dactyloglossum » (on met le X entre le nom de genre et d’espèce en cas d’hybride inter espèce).
►Orchis morio : Orchis Bouffon
Trait caractéristique : sépales veinés de vert
► Platanthera Chlorantha : Platanthère verdâtre (autrefois Platanthère des montagnes)
Anthères divergentes
► Platanthera bifolia : Platanthère à deux feuilles
Anthères parallèles
► Aceras anthropophorum : Orchis homme pendu
Très rare, vu à Orival
► Herminium monorchis : Orchis musc
Caractérisée par la présence d’un unique bulbe.
► Epipactis purpurea : Elléborine pourpre
Coteaux crayeux très chauds - racines ramifiées – pousse dans même milieu que geranium sanguin, caractéristique des ourlets forestiers
► Ophrys araneola (autrefois litigiosa) : Ophrys petite araignée
La plus précoce des Ophrys – labelle à large marge jaune – rare
► Ophrys sphegodes : Ophrys araignée
Un peu plus tardif que O. araneola
► Ophrys splendida : Ophrys splendide
Endémique rare de Provence – vu à Orival dans les années 80 mais aucune station intermédiaire – 5 à 6 pieds actuellement
►Ophrys fuciflora : Ophrys frelon
Présente des individus hypochrome, tardif
► Ophrys apifera : Ophrys abeille
Apparaît en dernier – assez fréquent – appendice jaune au bout du labelle tourné vers l’avant (vers l’arrière chez O. frelon) – codicule (pédoncule qui porte les pollinies) qui fane et fait tomber les pollinies. L’autofécondation est donc possible si les pollinies n’ont pas été détachées par allongement du codicule.
Rq : généralement, les insectes mâles naissent quelques jours avant les femelles (celles-ci ont une durée de vie courte, il faut assurer la présence de mâles à leur naissance). Ils sont alors attirés par l’odeur des orchidées. A la naissance des femelles, ils délaissent ces dernières qui ont une odeur moins attractive que celle des vraies femelles.
Ophrys speculum : peut pousser en France mais pas s’y reproduire car n’a pas son insectes pollinisateur. Sa présence est donc forcément momentanée.
► Spiranthes spiralis : Spiranthe d’automne
Tardive (sur coteaux crayeux en septembre) – très rare – vue en Pays de Bray – rapidement étouffé par Brachipodium pinnatum
► Listera ovata : Listère ovale
sous-bois – labelle vert
► Epipactis helleborine : Elléborine à larges feuilles
La plus grande des Epipactis (1m20 mesuré) – pousse dans les pelouses métallicoles du nord de la France (minerais de Zn)
► Epipactis muelleri : Elléborine de Müller
Les pollinies ne se détachent pas : l’autofécondation est obligatoire, le rostellum se flétrit. Vue en vallée de la Bresle
► Epipactis leptochila : Elléborine à labelle étroit
Très rare – vu en forêt d’Eu – fleurit au mois d’aôut – labelle pointu
► Epipactis micophylla : Elléborine à petites feuilles
Très rare – pousse sur ourlets forestiers (hêtraies calcicoles très sombres. Seule formation spontanée) par exemple haute forêt d’Eu
► Cephalanthera albiflora
Les fleurs ont souvent du mal à s’ouvrir – hêtraie calcicole
► Cephalantera
► Cephalantera rouge
Sous bois ou sur craie turonienne
► Limodorum arbotivum
Chênaie pubescente (exemple : Pacy-sur-Eure), on trouve les truffes dans le même environnement – quasiment pas de chlorophylle (saprophyte ?)
► Neottie nid d’oiseau
C’est sur cette plante qu’a été mise en évidence la symbiose orchidée-champignon (le champignon envahit la graine qui réagit. Si l’équilibre se fait entre les deux (aucun ne domine donc ne rejette l’autre), soit au bout d’environ 7-8 ans, l’orchidée peut pousser).
2. Sous-bois
► Dactylorhiza maculata
Limon décalcifié – labelle à 3 lobes
► Goodyera repens
Introduite par les plantations de conifères : apparaît environ 40 ans après la plantation (humus acide épais) mais disparaît lors de l’exploitation.
3. Vallées à prairies, dépôt d’alluvions, rejet de produits de dragage
Il s’agit de zones dont la surface plane arrive au niveau de l’eau, très convoitées par les ports (Rouen et le Havre).
Exemple : la mare plate, au sud de l’écluse de Tancarville
► Dactylorhiza incarna
Estuaire de la Seine – sur praire humide – feuilles dressées, étroites, à pointes cuculées (forme un capuchon)
► Dactylorhiza majalis
► Dactylorhiza pratermisa : négligé
Sous espèce de tourbière acide (se forment dans les grands marais alcalins en présence de pluie, contrairement à des tourbières topogènes comme dans le pays de Bray)
► Orchis laxtifolia
Vue dans la réserve de Manneville
► Orchis palustris
Une des plus rares de France, découverte en 1973 : 4 pieds à l’époque, actuellement on en dénombre environ 800. Le marais Vernier représente la plus grosse station du nord-ouest,, mais est en diminution (se trouve dans une prairie privée d’un homme de 85 ans…)
► Orchis coryophora : Orchis punaise
2 ssp
► Epipactis palustris
Pousse sur les coteaux crayeux du pays de Bray (craie turonienne) avec une végétation de bas marais alcalin ou de dépression arrière-dunaire (panne humide).
► Liparis de Loesel
Dans l’estuaire – protégée par la convention de Bern – menacée par l’expansion de l’argousier et Salix dunensi.
Espèces non présentées lors de la conférence :
► Epipactis purpurata
Vue à Villequier
► Sabot de Vénus
Signalé en Haute Normandie mais sa présence n’a jamais été attestée.